La vie professionnelle

par | Août 14, 2020

Ne nous contentons pas d’être des génies ou des surdoués,
essayons de savoir comment
et surtout comment rester accessibles.
Il me semble qu’il faut des années, des décennies pour mettre de l’ordre dans
nos intuitions et commencer à en rendre compte.
Cela demande une certaine déconstruction,
faute de quoi nous resterons toujours incompris,
ce qui vu de l’autre côté signifie incompréhensible.

Extrait de Lettre d’un ami

Parfois la vie professionnel va bien, parfois elle est la révélatrice de toutes les frustrations qui se sont accumulées au fil des années et devient une zone de conflit majeur.

Face aux mécanismes de défense et croyances établies, je reste stupéfaite de la simplicité et de la puissance du message de mon ami :

Ne nous contentons pas d’être des génies ou des surdoués,
essayons de savoir comment
et surtout comment rester accessibles.

Je pense que la personne à HP est souvent sous une double contrainte issue de :

Comment rester soi-même sans pour autant se mettre à distance du groupe.

N’ayant pas de réponse à cet enjeu, un programme qui est souvent nommé «culpabilité» se met en route;

Elle peut se décliner sous moultes aspects, la plupart se réunissant sous : Même pas mal, même pas peur, besoin de personne. Bien que dans le fond, pour autant que le monde sensoriel -au sens corporel premier du terme- soit présent c’est : J’ai mal, j’ai peur et je me sens très seul.

Cela a pour corolaire d’attirer l’attention sur le programme plus que sur l’enjeu de départ. Et comme tous nous avons bien des raisons de nous sentir «coupable», on peut pendant des années traiter du sujet, sans pour autant que l’enjeu de fond doit abordé. C’est la raison pour laquelle je parle de «détails» et de victime.

Et finalement je ne suis pas très bien placée pour parler du monde du travail, car je suis indépendante depuis l’âge de 18 ans et, bien que soumise aux lois du marché, de mandataire et d’une clientèle, je n’ai pas eu à répondre de collègues imposés avec qui je ne m’entends pas et un chef que je trouve «D…».

Par contre j’accompagne bien des personnes qui se trouvent dans ces situations et toujours je leur propose de sortir de l’idée et du rôle de victime dans lequel elles se trouvent. Et depuis ce point de départ,

  • Soit les situations s’arrangent, car on peut toujours intervenir dans notre part relationnelle et donc redevenir compréhensible pour son entourage,
  • Soit la personne réalise qu’elle n’est vraiment pas à sa place et souvent cela s’ouvre sur un bilan TRIMA ou autres et le processus de changement se met en route.

Comment rester accessible,

Comment devenir compréhensible pour l’autre.

Vous lirez certainement que les rythmes que l’on vous propose ne sont pas les bons, que vous n’êtes pas suffisamment stimulés, que vous attirez les manipulateurs, que vous compliquez trop les choses, que vous êtes trop émotionnels… j’en passe et des meilleures.

Ce n’est pas faux…. et pourtant je ne pense pas que la solution se trouve dans le fait de résoudre ces «détails».

Par contre, comment rester accessible me semble extrêmement pertinent. Du même coup, comment rester accessible à soi-même. Je prône un travail en conscience, afin de se découvrir et de débusquer les moments où nous sommes pris dans le triangle de Karpman, (modèle relationnel dynamique).

Ces démarches ne sont pas sans contrainte, sortir de l’idée que nous sommes au cœur de nos processus et que le monde extérieur nous propose des options de découvertes et de cheminements vous remet entre vos mains, face à vos comportements.

Un arbre dans la tête

1

J’ai un arbre dans la tête

celle qui me l’apprend en rit de toute sa personne
derrière son dessin sur la feuille j’ai pensé oui

un arbre
dans ma tête son feuillage de vent

petit oiseau j’y sautille de pensées en émotions
relie les choses très au delà de la raison
à l’envers du monde

Jusqu’à présent personne ne comprenait quoi
à voix basses on m’évoquait fontaine
de verres fragile gazouillaient les plus savants
quand j’étais simple oiseau qui s’ignorait
sur son arbre à mille pensées

Ainsi je suis restée longtemps sans savoir
pour l’arbre dans ma tête

2

Il plonge ses racines dans hier
se sève nourrit de mes rêves

Ses fruits de pourquoi et de comment
– certains poussés tôt dans l’enfance –
font ployer les branches

D’un équilibre incertain
j’acceuille les oiseaux bleus la nuit venue
égaie mes vieux pourquoi aux yeux d’enfant

Yamina Viguier

 

Atteindre son étoile

illustration : Yamina Viguier