Compétences des bébés
Tout va tellement vite avec l’enfant à HP. On l’observe, regardant le monde avec ses yeux curieux et scintillants, prêt à se mettre debout alors qu’il ne tient pas encore sa tête.
On ne devient pas HP, on nait HP… Cela s’exprime dès l’embryogenèse, tout le système s’est déjà mis en mode «turbo». Le développement de la vie et le passage à la gravité sont déjà empreints de cette différence de fonctionnement. Cela rend les choses un peu «complexes», parfois… Par contre, souvent l’envie de découvrir domine chez l’enfant, générant des tensions qui peinent à se résoudre.
Au départ, le bébé est en mode « tout ou rien », alternance de tension et de détente.
Le corps forme un tout non différencié, tout bouge d’un bloc. Des modèles «réflexes» sont en place, permettant au bébé de se nourrir. Les mouvements d’orientation de la tête et de succion sont accompagnés d’un pétrissage du sein avec les poings, et les pieds sont présents. Le bébé va peu à peu intégrer les mouvements à partir des «modèles», ce qui l’amènera à mouvoir sa tête volontairement. Cela prend quelques mois.
Les premiers jours, semaines, le nouveau-né ne maîtrise encore aucune position ni déplacement corporel, il est totalement dépendant de son environnement direct. Il est intéressant de se rappeler que, dans la matrice, le corps du fœtus est en permanence appuyé et contenu. C’est donc par la qualité des appuis proposés, qui constituent les points de repère précédents, que le bébé va pouvoir se détendre.
La qualité de l’environnement physique, sons, lumières, etc, ainsi que l’attention dont le nouveau-né fait l’objet contribuent grandement à sa construction. Toutes sortes de stimulations vont se succéder. Tranquillement, le corps va se structurer. Imaginez une colonne vertébrale comme un long serpent articulé qui, au fil des stimulations, s’anime de haut en bas, permettant une différenciation de plus en plus fine des mouvements et des coordinations.
La tête commence à s’organiser grâce aux muscles du cou, le regard accroche les mains, qui vont se rapprocher de la bouche, les mains agrippent, les appuis se mettent en place, le bébé se retourne, etc…
L’enjeu des premiers mois, années de vie de l’enfant à HP, sera de gérer ses débordements sensoriels, très souvent vécus comme très inconfortables, voire insupportables.
L’accompagnant a un rôle majeur à jouer face au feu d’artifice que vit et que peut être le bébé se trouvant submergé dans ses sensations. Sécurité, humour, patience, tolérance… sont les maîtres mots face à chaque débordement sensoriel. Les accordages proposés vont lui permettre de (re)trouver des points de repères et de s’abandonner.
Submergé, le bébé risque de développer des tensions postérieures très importantes, déclenchant un réel cercle vicieux :
– L’immaturité sensorielle, motrice et émotionnelle le rend très sensible à tout ce qui survient brusquement.
– Les réflexes de protection s’activent, le bébé se tend.
– Le fait de se tendre coupe l’enfant de sa sensation, activant d’autant plus les réflexes de protection, etc.
Retrouver son calme permet au bébé d’éviter de développer une hypertonicité (dur), hypersensibilité (irrité) menant à une hyperréactivité. L’enfant reste sur le qui-vive, en hyper-vigilance, éléments souvent associés au fonctionnement HP.
Et pourtant : un câblage HP rend l’enfant sensible, il est vrai. La personne à HP a cependant de réelles ressources lui permettant de trouver sa sécurité, pour autant qu’elle soit accompagnée de manière adéquate et puisse bénéficier le cas échéant d’un travail d’intégration sensorielle.
Pourquoi se préoccuper des conséquences du développement psychomoteur ?
HP, de la tête au pied, le cerveau étant le chef d’orchestre de cet ensemble fabuleux qu’est le corps. Afin de pouvoir passer d’une incoordination à des gestes bien menés et non gesticulés, le cerveau possède des schémas pré-cablés : les réflexes archaïques dont l’intégration est la clé de voûte du système.