Autour de la psychométrie
l’HISTOIRE DES TESTS PSYCHOMETRIQUES EST DIRECTEMENT LIEE A L’ECOLE .
Lorsque l’école fut déclarée obligatoire, une commission a été constituée afin d’établir une échelle, qui deviendra la première évaluation psychométrique utilisée par l’instruction publique. C’était en 1904…
Alfred Binet est le créateur, avec son collaborateur Simon, du premier test d’intelligence : «On s’accorde à penser aujourd’hui que Binet et Simon ont sorti la psychométrie de l’intelligence de l’ornière où, accrochée qu’elle était à une approche élémentariste des conduites, elle se trouvait. En effet, la plupart des tests d’intelligence construits par la suite doivent quelque chose au Binet-Simon et c’est à partir de lui que la pratique des tests est devenue crédible et s’est développée» (Huteau, 2005, page 44)
Des visions multiples qui toutes ont leur sens
Bien que standardisés, «tous les tests d’intelligence appliqués à une même personne ne fourniront pas le même résultat, loin de là».
Tout test est tributaire de son interprétation, «celle-ci s’appuie sur les connaissances du clinicien et sur ses capacités de raisonnement».
Extrait de : L’examen clinique de l’intelligence de l’enfant (2009) J. Gregoire
Cela engendre un grand nombre de doutes quant à la valeur et à la fiabilité des outils utilisés ainsi qu’à leur utilité.
Tous les spécialistes s’accordent pour dire qu’un seul test de Qi est insuffisant pour déterminer si une personne est ou non à hauts potentiels au delà du «chiffre» final.
Tout vécu découle d’un apprentissage. Il peut être :
- Ressenti comme doux et absorbable de manière consciente et accepté
- Ressenti comme mi-figue mi-raisin et être juste toléré
- Trop débordant et être rejeté, relégué dans l’inconscient. Ce n’est pas pour autant qu’il ne s’est pas inscrit dans la mémoire : Mémoires corporelle, émotionnelle et intellectuelle. Genre… plus jamais on ne m’y reprendra…
Dans le monde HP, il y a un paramètre qui se trouve au coeur de son développement et qui mérite d’être évoqué de manière directe : Comment l’humain réagit-il face à ce qui le stress et qu’est-ce qu’il met en place pour s’en prémunir ?
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Envisager de passer un test de QI
permet d’éclairer le regard et de :
Mettre des mots sur des ressentis : Pour les parents, pour l’enfant, pour l’entourage
Clarifier la situation : Dédramatiser et faire une recherche en troubles associés
Permettre aux parents de s’affirmer face à leurs ressentis
Mettre du sens sur des comportements qui interrogent
Remettre chacun à sa place
Donner les moyens à chacun d’agir dans sa sphère
Reconnaitre une situation pour ce qu’elle est
Admettre la réalité du phénomène au-delà des apparences et des préjugés.
En résumé :
Les tests sont prédictifs, c’est-à-dire, une photo d’un moment donné, d’une relation qui éclaire un possible et non une fin en soi. C’est une évaluation des aptitudes visées par les items du test.
Les tests mesurent la capacité qu’a la personne d’utiliser son outil et non l’outil en lui-même.
Un test est toujours une photo d’un instant donné
ainsi que d’une relation. En ce sens, ils ont tous un sens.
La question se situe davantage au niveau de ce qui est recherché.
Les tests de Qi : Wechsler V
est un outil dont l’interprétation demeure riche et complexe. Dans le cadre d’un fonctionnement à HP, il est important que le ou la psychologue soit formé à celui-ci.
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En quoi des test peuvent-ils être utiles et lesquels faire ?
Nous ne vivons pas seul, nous faisons partie intégrante de nos environnements, autant internes qu’externes. Ces derniers vont influencer, colorer, s’imbriquer tout en étayant directement nos processus de développement. Rapidement, les aptitudes naturelles et les éléments qui agissent dans les processus de développement se confondent. Il est intéressant de pouvoir faire la part des choses entre les environnements externes, internes et ce qui les constitue.
Dans ce cadre, la question : «Qu’est ce qui est mesuré ?» devient vraiment pertinente…
Le phénomène ?
Au niveau psychologique, neurologique, politique ?
Il nous paraît essentiel de s’ouvrir aux multiples aspects et dimensions de l’Univers des hauts potentiels.
Les aptitudes ?
Intellectuelles : Raisonnement fluide, spatial, mémoire, jugement, méta-cognition…
Créatives : Ingéniosité, imagination, originalité, fluidité…
Socio-affectives : Perspicacité, communication, influences…
Sensorimotrices : Visuelles, auditives, olfactives…, force, endurance, réflexes, coordinations…
Les attitudes ?
Le développement psychomoteur de l’enfant, son contexte de vie, son histoire de vie, sa place dans la fratrie, mais aussi :
Son besoin de réussite, de contrôle, sa capacité à faire face au stress, son niveau d’anxiété, ses stratégies d’apprentissage et
le climat scolaire, la qualité de l’enseignement, l’environnement d’apprentissage.
Tous ces paramètres vont se coupler et faire un joyeux mélange. Dans ces contextes, tous les tests ont leur utilité.
Un bilan neuropsychologique doublé des tests en psychomotricité nous paraissent une bonne approche si l’on souhaite avoir une vision ouverte et complète de l’individu.
Il n’existe pas d’intelligence spécifique qui serait liée à la précocité intellectuelle, mais des caractéristiques au niveau de son opérationnalisation.
La résultante de tous ces éléments : Les aptitudes bien qu’ «autonomes» sont très clairement liées aux attitudes qui elles-mêmes découlent du sentiment de sécurité ou d’insécurité que ressent la personne à HP.
Le câblage HP accélère le processus d’acquisition des aptitudes cognitives. Dans un test de QI (Wisc V), la table d’évaluation utilisée s’appuie sur la fonction mathématique exprimée par la courbe de Gauss. Les écarts types sont en mathématique une mesure de « dispersion » des valeurs, dans le cas d’un Qi, d’une distribution de probabilité. Il y a la norme standard, puis les écarts marquent la différence : Selon cette base mathématique, un enfant de 8 ans a en moyenne 2 ans et 8 mois d’avance sur les autres à un écart type. C’est beaucoup. Cela va avoir un impact direct sur la façon dont l’enfant voit le monde, car bien que sa tête ait pris de l’avance, il n’a que l’âge de son « vécu ».
L’enfant fait face à ce que l’on nomme une dyssynchronie : La tête a pris de l’avance sur le monde émotionnel, générant parfois un décalage anxiogène. La manière dont l’environnement externe a accueilli et canalisé le ressenti de l’enfant à ce stade est fondamental. C’est un paramètre important à prendre en considération, car si le monde est ressenti comme « dangereux », les capacités d’apprentissage vont être altérées. Pas au niveau du « câblage », mais bien dans la capacité à investir des espaces inconnus.
Par ailleurs, c’est souvent en situation de crise que la question de « tester » un enfant se pose. Cet état de fait va forcément influencer les capacités prédictives des tests.